Le freelance intervient dans nos entreprises en tant que développeur informatique, webmaster, chef de projet, responsable marketing… Il réalise sa missions parfois au sein des bureaux de leur client, parfois à distance. Ils travaillent en direct avec leurs clients, par l’intermédiaire de « marketplaces », ou parfois même cachés derrière des sous-traitants, mais est dans tous les cas la cheville ouvrière de la digitalisation des entreprises. Après plusieurs semaines de confinement, ces freelances se demandent dans quelle mesure leur niveau d’activité sera impacté par la crise. Les données dont nous disposons à ce jour chez Malt, entreprise que je dirige et qui anime une communauté de plus de 180.000 free-lances, indiquent que le nombre de nouveaux projets a déjà subi une décrue sensible, vers un étiage qui serait plutôt celui d’un mois d’août. Rien d’étonnant à cela, entre l’incertitude des mois à venir, l’urgence pour les start-up et PME d’assurer la sauvegarde de leur activité, ou tout simplement le temps de s’habituer au télétravail.
Au-delà des nouveaux projets, nous regardons aussi de près les potentielles annulations de missions en cours pour les free-lances. Elles restent relativement contenues, mais des signaux dans certaines grandes entreprises nous font entrevoir un impact important pour les free-lances dans les semaines et mois à venir.
Le gouvernement a mis en place des dispositions très fortes pour sauvegarder les entreprises et les emplois (chômage partiel, garanties de la bpi ou des institutions de crédit). C’est donc via les entreprises, en particulier les plus grandes, que doit s’effectuer un ruissellement des aides de l’Etat vers les plus petits acteurs, pour ne pas interrompre l’activité économique.
Le freelance doit donc faire partie intégrante de la gestion de crise des entreprises. Il s’agit de faire cela par responsabilité, mais aussi pour préparer dès maintenant une reprise forte. Le free-lance est un professionnel rompu à la flexibilité – bien davantage d’ailleurs que nombre de salariés en CDI. Il sait aussi que, une fois les premières semaines de crise passées, les entreprises auront, gel des recrutements oblige, encore plus besoin de leur expertise pour relancer les projets. Mais c’est à court terme que les entreprises doivent poursuivre leur activité, et, alors que leurs employés découvrent le télétravail à grande échelle, quoi de mieux que de le faire avec un freelance qui est un véritables habitués du sujet !
Les grandes entreprises investissent massivement, ces dernières années, dans leur transformation digitale, sans toujours rencontrer, de leurs propres dires, un succès. Cette crise est peut-être l’opportunité de prendre véritablement ce virage. Les entreprises qui sortiront gagnantes de cette crise sont celles qui auront su faire leur miel du télétravail et de l’agilité, deux piliers de la culture digitale. Et le freelance peut être l’agent pollinisateur. Les entreprises penseront le travail différemment après le Covid-19. Le management, la culture, les lieux de travail seront repensés et, j’en suis convaincu, le choix des prestataires externes.
Plus que jamais l’esprit de l’entrepreneuriat se « colle » à la photographie des défis de demain, entreprendre simplement et répondre à des besoins multiples avec souplesse et rapidité. Des adages qui se marient parfaitement avec le statut de portage entrepreneurial et l’offre de l’APE pour permettre aux indépendants d’exercer dans des conditions optimums.